miércoles, 29 de agosto de 2012


Les otaries déciment les manchots pygmées

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Par Kévin LamotheMis à jour  | publié  Réactions (4)
Les otaries à fourrure présentes sur l'île Kangourou sont aujourd'hui une espèce protégée.
Les otaries à fourrure présentes sur l'île Kangourou sont aujourd'hui une espèce protégée. Crédits photo : Colin Monteath/© Colin Monteath/ Hedgehog House/Minden Pictures/Corbis


En Australie, la conservation des deux espèces protégées embarrasse les autorités.

Située à une centaine de kilomètres au sud des côtes australiennes, l'île Kangourou (Kangaroo Island), longue de 150 km, jouit d'une grande biodiversité. Elle est même devenue un lieu touristique par excellence pour les Australiens, avec une attraction phare: le manchot pygmée, le plus petit manchot du monde qui mesure environ 25 cm et pèse 1 kg.

Pourtant, d'après le journal britannique The Independent, ces manchots seraient en danger et les opérateurs touristiques sont en colère. La raison de tout ce tumulte? Des populations d'otaries à fourrure s'implanteraient peu à peu sur l'île et croqueraient les infortunés manchots. Selon Simone Somerfield, professionnelle du tourisme, interrogée par le quotidien anglais, «c'est comme regarder un film d'horreur, d'autant que parfois les manchots sont tués en masse sans être mangés!»
Déplacement jugé coûteux et inefficace

Chassées pendant des décennies, les otaries à fourrure, qui avaient quasiment disparu, sont aujourd'hui une espèce protégée en Australie, à tel point que 25.000 d'entre elles peuplent désormais l'île Kangourou. Problème, les manchots pygmées doivent également être protégés! Un casse-tête pour les autorités australiennes qui estiment n'avoir que «très peu de contrôle sur la situation».

Elles refusent toutefois d'envisager un déplacement des populations d'otaries, jugé trop coûteux et inefficace. Par ailleurs, le manchot possède d'autres ennemis, comme les chiens présents sur l'île ou encore les prédateurs qui dévorent ses œufs. Rien donc ne démontre formellement que l'otarie, qui ne se nourrit pas que de manchots, est responsable de la diminution de population de manchots bleus.

La biodiversité reste le résultat d'un équilibre écologique fragile. Comme le rappelle une étude menée en 2001 par Franck Courchamp du laboratoire d'écologie, systématique et évolution (CNRS-Orsay), l'introduction de cochons sauvages sur une île au large de la Californie avait entraîné la disparition d'une espèce de… renard! La présence d'une nouvelle source de nourriture avait attiré de nouveaux prédateurs, des aigles, qui se nourrissent également de renards au point de les décimer. La situation sur l'île Kangourou mérite d'être étudiée de près: entre koalas, kangourous et autres émeus, quelles vont être les espèces touchées par le retour des otaries et la disparition des manchots?

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